Trouble Emeraude

De et avec Quentin FOUREAU et Simon Gautier

Le harpiste Simon Gautier et le conteur Quentin Foureau mêleront leurs arts pour invoquer la vieille Irlande fantastique : des púcas gardiens des tombes aux merrows des profondeurs marines, en passant par les légendes de bière, de vin et de corbeaux diaboliques, puis par les mythes fondateurs des anciens âges.

Ce paysage conté mêle les forces des collines et de l’océan, et anime un bestiaire souvent méconnu, venu des vieux siècles de l’Île d'Émeraude.

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Note d'intention

 Le conteur Quentin Foureau et le harpiste Simon Gautier se rencontrent à Rennes dans les années 2010, portés par un foisonnement artistique et musical nocturne. Dès leurs débuts, leurs univers respectifs s’entrelacent à l’occasion de soirées improvisées dans les bars de la ville. Tandis que Quentin se professionnalise dans l’art du conte traditionnel, Simon rejoint le groupe de dark-folk breton Lannog et forme le projet punk et darkwave Mad Klimax.

À la fin de l’année 2024, une commande des Bibliothèques de SaintBrieuc dans le cadre du Festival Panoramic 2025, consacré à l’Irlande et à son imaginaire, leur donne l’occasion de fonder une collaboration plus structurée, nourrie de leurs chemins artistiques respectifs et de leur passion commune pour les mondes fantastiques.

Trouble-Émeraude naît ainsi de la volonté de faire dialoguer deux arts ancestraux : la harpe, avec sa douce force évocatrice, et le conte, porteur de mémoire, d’onirisme et d’émotions profondes.

Ce spectacle trouve toute sa résonance dans des lieux empreints d’histoire (châteaux, abbayes, sites patrimoniaux), mais se prête tout autant aux cafés, médiathèques, établissements scolaires ou espaces culturels, où il devient une fenêtre ouverte sur l’époque des veillées et des forces fantastiques.

Avec Trouble-Émeraude, le public est convié à une traversée poétique au cœur de la culture irlandaise et de ses élans fantastiques : des púcas gardiens des tombes aux merrows des profondeurs marines, en passant par les légendes de bière, de vin et de corbeaux diaboliques, puis par les mythes fondateurs des anciens âges.

Ce paysage conté mêle les forces des collines et de l’océan, et anime un bestiaire souvent méconnu, venu des vieux siècles du pays d’Émeraude. Le spectacle s’appuie sur les répertoires musicaux traditionnels irlandais –
qu’ils soient dansés, méditatifs ou cérémoniels – et les réinterprète à travers une esthétique néo-folk contemporaine (Loreena McKennitt, entre autres influences). Grâce à l’usage de pédales d’effets, la harpe devient une narratrice envoûtante, omniprésente, qui accompagne et prolonge la parole du conteur.

Quentin Foureau explore depuis plus de dix ans les esthétiques fantastiques du monde entier, trouvant dans la peur et le mystère une force contemplative. Une immersion totale dans l’imaginaire irlandais, pays qu’il a arpenté à plusieurs reprises, s’impose aujourd’hui comme un prolongement naturel et passionné de sa démarche artistique. Ce dernier puise son inspiration dans les grandes anthologies de contes traditionnels irlandais – celles de William Butler Yeats, Douglas Hyde, ou du Gaelic Journal – parfois encore inédites en langue française.

Résumé détaillé

Le spectacle s’ouvre sur le mythe profane de l’invention de la bière, revisitant le motif de l’arche de Noé dans un syncrétisme populaire mêlant traditions païennes et récit biblique. Aux premiers temps du monde, Dieu confie à un vieil Irlandais la mission de construire un navire pour sauver un couple de chaque créature d’un déluge imminent, à condition de garder le secret. Après sept années de labeur solitaire, son épouse, désespérée de le voir si faible, croise un mystérieux jeune homme vêtu de rouge et coiffé de cornes... Il lui propose une hideuse solution pour ranimer les forces de son mari…

Nous poursuivons avec Le Lutin des Tombes, un conte funèbre mais évoluant vers une conclusion lumineuse, mettant en scène un être méconnu du Petit Peuple. Une jeune paysanne pauvre mais belle tombe amoureuse du fils de la famille la plus riche du comté. Pour prouver son amour, elle accepte de chercher un bâton lancé dans le cimetière par son galant. Mais un pùca, lutin gardien des tombes, veille sur les morts… Touché par son histoire, il l’épargne, à condition qu’elle l’aide à punir celui qui l’a envoyée sur la terre des défunts avec tant d’arrogance.

Vient ensuite Les Funérailles des Cantillon, plongée dans l’imaginaire marin irlandais. À Ballyheigh, dans le comté de Kerry, la famille Cantillon est entourée de légendes. On dit que leurs ancêtres vivaient sur une île aujourd’hui engloutie, et qu’à leur mort, leurs cercueils sont confiés à la mer, sans que nul ne voie jamais leur sépulture. Mais Connor Crowe, gendre sceptique, décide de veiller toute une nuit auprès du cercueil sur la plage… pour voir.

Puis, La Cave hantée nous entraîne dans les profondeurs d’un château du comté de Cork, où le vin coule à flots… et où les majordomes s’enfuient dès qu’ils descendent à la cave. Le maître de maison Justin McCarty n’y voit que superstitions, jusqu’à ce que Jack, le palefrenier, accepte le poste pour obtenir la main de sa fiancée. Le soir venu, la fête bat son plein… mais Jack devra bientôt descendre, à son tour, dans la cave qui a toujours fait fuir ses prédécesseurs.

Enfin, L’Ermite et le Diable-Corbeau conclut le spectacle sur une note d’humour grinçant. Dans sa grotte, un saint homme résiste chaque jour aux mille tentations du Diable. Un jour, l’esprit malin lui propose un marché : commettre un seul péché avant minuit, et il le laissera en paix pour le reste de sa vie et de son éternité. L’ermite hésite… calomnie, adultère ou meurtre ? La tentation est là, le soleil décline… et minuit approche. Après tout, la calomnie n’est pas un péché si grave, n’est-ce pas ? Et voilà l’ermite en route vers le village…